Mensuel Shaarli
January, 2023
Coupure d’accès au réseau, censure des médias sociaux, emprisonnements de blogueurs, utilisation de logiciels espions… les atteintes aux droits humains sur l’internet prolifèrent dans de nombreux pays, alerte l’ONG américaine Freedom House, qui souligne un recul de ces libertés pour la onzième année consécutive.
Et chez nous ?

Peut-être qu'un jour on se demandera si au lieu de chasser les "consommateurs de contenus illicites", il ne faut pas revoir le modèle d'accès à la culture... (et son financement)

Parce qu’il est un outil idéologique au service de la transformation du système scolaire, Parcoursup ne va pas disparaître demain. Au contraire. S’il est amendé et corrigé (et il n’a cessé de l’être depuis l’origine, car c’est bien un outil de pilotage qui s’adapte en continue pour poursuivre son œuvre, à savoir accélérer la sélection partout), c’est d’abord pour prolonger et renforcer ses effets plus que les atténuer. Une politique élitiste ne se répare pas. Elle nécessite de s’y opposer

La technologie s'abat sur les pauvres... Une série de conférence du Mouton numérique qui donnent un peu la nausée, quand on voit le pire des technologies numériques qu'on met en place méticuleusement... Et pour quoi ? Pour aller chasser les pauvres... Dégueulasse.

Excellent, comme toujours avec le travail de Geoffrey Dorne !

Arf ça fait de la peine à lire et pourtant c'est devenu quasi la norme... Des machines à bullshit (ONG, assos, entreprises) aspirent l'argent (le peu qui reste d'ailleurs) pendant que les petites structures besogneuses tirent la langue. C'est terrible...

Un intéressant ouvrage même si j'ignore quelle est la cible.
J'aurai le plaisir de participer à cette table ronde organisée par Oisux et l'April.

Passionnant article sur des philosophies qui nous sont méconnues en France, mais qui irriguent inconsciemment l'écosystème de la tech

Ah ouais quand même : « Now, ruled by monopolies, marred by toxicity, and overly reliant on precarious labor, Silicon Valley looks like it’s finally run hard up into its limits. »
Même d'un point de vue capitalistique, des entreprises comme Twitter sont des aberrations : « It’s popular among a subset of people—especially comedians, journalists, and politicians—but it hasn’t turned a profit since 2019, and even then, profit-turning was a rarity. It’s posted a loss in eight of the past 10 years. ». Pas de rentabilités sur 8 années sur 10. Et combien de cash cramé ? Qui aurait pu servir à des choses plus utiles ? Combien ?
La toxicité des réseaux sociaux est structurelle : « The big social networks are stuck. And there is little profit incentive to get them unstuck. That, after all, would require investing heavily in content moderators, empowering trust and safety teams, and penalizing malicious viral content that brings in huge traffic ». Rien ni personne ne pourra les changer. Il faut des alternatives.
Signes de déclin :
« Yet as Google has consolidated its monopoly, the quality of its flagship search product has gotten worse »
« Like Apple, as its core product—search—has been seeing revenues level off for a while now, Google has behaved less like the tech innovator of its mythology and more like a monopoly of world-swallowing corporations past. »
Un rappel de ce qu'est Amazon :
« Amazon has expanded relentlessly on the back of AWS profits, low consumer prices, and what amounts to systematic worker exploitation »
Le retour du techlash :
« So perhaps it’s not just Big Tech but the very model that engendered it—in which a visionary is entrusted with millions to invent the future, with scant oversight—that has hit a wall.»

Le succès des skyblogs, au début des années 2000, fut aussi fulgurant que sa chute. Dans le cadre de notre série sur les grands fails de la préhistoire numérique, retour sur l’histoire de ce réseau social précurseur, né avant Facebook, qui fut un temps la plus belle comète du numérique français, au point que le géant Yahoo! fut à deux doigts de racheter l’entreprise. Un article paru dans notre magazine à l’automne 2022 et que nous reproduisons ici en intégralité.
« Facebook et Instagram proposent un diktat du bien-être à tout prix, alors que les skyblogs proposaient une parole négative qui se fait rare, détaille-t-il. Ces réseaux sociaux sont assez violents, ils tyrannisent de nombreux adolescents en imposant, par exemple, un idéal de physique parfait. »
Michael Stora met également en avant la grande créativité des blogs, entre choix des polices d’écriture, travail de rédaction et montages photos kitsch. Selon le cofondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, dans le paysage actuel des plateformes sociales, seul TikTok atteint un tel niveau de créativité, et encore.

On pourrait mettre notre énergie, notre argent et notre intelligence (humaine et artificielle) ailleurs...

L’inaction des réseaux sociaux, facteur direct de l’amplification de l’extrémisme

Le philosophe Eric Sadin met en garde, dans une tribune au « Monde », contre le risque « civilisationnel » de voir s’installer un langage industrialisé, « prenant place et lieu » de la langue humaine.
C'est toujours revigorant de lire Eric Sadin.
Cinq ans après la précédente, nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie de la 6e édition du guide d’autodéfense numérique, entièrement mise à jour, afin de fournir conseils et recettes adaptées pour s’orienter dans les méandres parfois hostiles de la jungle numérique.
Cette réédition augmentée contient toujours deux tomes (regroupés en un seul ouvrage), et documente en particulier les dernières versions de Debian et de Tails. Elle inclut aussi de nombreuses actualisations sur les pratiques de surveillance numérique, sur les lois que nous subissons et sur les outils que nous utilisons, ainsi qu’un nouveau chapitre sur la réduction des risques appliquée au numérique.
La nouvelle édition du guide d’autodéfense numérique est d’ores et déjà accessible en version numérique. Sa version papier, publiée par les éditions Tahin Party, sera disponible en librairie à partir du 27 janvier 2023.
Via Kryspresso !

Très important le paradoxe de Braess. Ça marche sans doute dans plein de cas liés aux technos numériques !
« Pour fluidifier le trafic, parfois la solution consiste à fermer une route à la circulation. Étonnant non ? Cette situation fut observée en 1990 à New York lorsque la municipalité décida de fermer temporairement la 42e rue, l'une des plus congestionnée de la ville. Contre toute attente, cela a réduit les embouteillages sur le réseau ! C'est l’une des premières illustrations en situation réelle du paradoxe de Braess, un phénomène mis en évidence de manière théorique en 1968 par le mathématicien allemand du même nom... »

Intéressant !! Tout le monde semble tellement certain que Google est supérieur aux autres moteurs de recherche. Mais comment l'évaluent-ils ? Comment peuvent-ils le comparer ? Y a-t-il des études à ce sujet ?
En tout cas je trouve ça intéressant que la toute puissance de Google (sur le plan de son efficacité) soit remise en question, ne serait-ce qu'un petit peu.

« Les téléviseurs modernes, à quelques exceptions près, sont "intelligents", ce qui signifie qu'ils sont équipés d'un logiciel permettant de diffuser du contenu en ligne à partir de Netflix, YouTube et d'autres services. Les téléviseurs intelligents sont tout comme les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et les fournisseurs d'e-mails qui nous offrent un service gratuit en échange d'une surveillance et de la vente de ces informations à des annonceurs qui exploitent nos données. »

mmmmmmmh ouais ça craint quand même du côté de ces grands groupes associatifs (Up, Ashoka, SOS, ...). De toute façon grand groupe ≠ associatif je pense...

« S’adresser à ChatGPT-3 c’est mettre à l’épreuve une immensité que l’on pense être suffisante pour détenir des réponses à chacune de nos questions. Entraînés que nous sommes depuis des années par l’habitus Google à considérer qu’il n’y a que des réponses. “Il n’y aura plus que des réponses“, prophétisait déjà Marguerite Duras.»

Yeah on kiffe toujours autant les avancées de la surveillance de masse...

A voir !

« à l’exception d’un usage pédagogique encadré par une enseignante ou un enseignant »
L’obsolescence des smartphones : diagnostic et stratégies de prolongement

Lol tu l'as dit... Je le vois tous les jours, même quand on est à l'aise avec le numérique, l'accès aux services (publics et privés) est devenu un ENFER !
Le magazine a enquêté avec la Défenseure des droits, établissant que « les gens qui ne sont pas à l’aise avec Internet ont bien des difficultés à accéder ne serait-ce qu’à l’information sur leurs droits ».

Très intéressant !! à garder sous le coude !

Via Khrys. Cf pas mal d'articles écrit ou le Mouton numérique !

TémoignagesInterroger les élèves de terminale sur leurs choix à quelques jours du début de la saisie, le 18 janvier, c’est se heurter à une somme d’angoisses : la crainte de l’échec, la pression de choisir sa voie, sans toujours maîtriser les clés.

Allez là ! Je vais essayer d'apprendre deux trois ficelles pour mes futures missions d'indépendant !

De plus, s’il peut sembler que les données récoltées par les plateformes de streaming sont seulement utilisées à des fins de recommandation, il n’en est rien. Rappelons que les plateformes de streaming sont avant tout des entreprises et que la fourniture de leurs services n’est pas gratuite. La plupart des plateformes de streaming partagent aussi ces données, parfois très personnelles, avec des tiers.
Allez l'April, merci pour ce que vous faites !

« Le journalisme indépendant ne peut le rester que si un modèle économique est trouvé. Toutes sortes de choses existent. La monétisation des visiteurs, des contenus, les campagnes de dons, le bénévolat... In fine, ce sont les lecteurs qui peuvent créer et soutenir une presse qui leur ressemble. »

Le Techlash est sans doute un objet qui offre peu de prises pour amorcer une « véritable » critique de la technique, si toutefois on partage l’idée que cette critique doit porter sur la technologie en tant que telle. Cela n’a rien d’une évidence. Il s’agit aussi certainement d’une construction médiatique reposant sur un intérêt presque sordide pour les empires qui s’effondrent (scoop : ils ne s’effondrent pas vraiment). Cependant, quelques réflexions me viennent à l’esprit. Il me semble d’une part un peu rapide d’affirmer que le techlash n’a pas agi par contagion, à l’endroit des jeunes ingénieurs qui pour certains, se font plus critique vis-à-vis des entreprises technologiques au sens large, ou des informaticiens ou des designers qui se livrent à des réflexions sur leur métier. Pour ce que j’en sais cependant, ces mouvements n’adhèrent pas à une technocritique en particulier (on peut être technocritique de bien des manières). Ils sont traversés par des influences diverses. A ce titre, le non-mouvement qu’a été le Techlash n’est pas moins intéressant à critiquer que les livres qui tombent entre les mains des activistes technocritiques en herbe, les références qu’ils exposent (comme le terroriste Theodore Kaczynski, chez le groupe « Anti tech résistance ». Il me semble un peu vain de chercher la pureté là où il n’y en aura jamais.
Excellent article et ode au blogging, je plussoie !