Le Techlash est sans doute un objet qui offre peu de prises pour amorcer une « véritable » critique de la technique, si toutefois on partage l’idée que cette critique doit porter sur la technologie en tant que telle. Cela n’a rien d’une évidence. Il s’agit aussi certainement d’une construction médiatique reposant sur un intérêt presque sordide pour les empires qui s’effondrent (scoop : ils ne s’effondrent pas vraiment). Cependant, quelques réflexions me viennent à l’esprit. Il me semble d’une part un peu rapide d’affirmer que le techlash n’a pas agi par contagion, à l’endroit des jeunes ingénieurs qui pour certains, se font plus critique vis-à-vis des entreprises technologiques au sens large, ou des informaticiens ou des designers qui se livrent à des réflexions sur leur métier. Pour ce que j’en sais cependant, ces mouvements n’adhèrent pas à une technocritique en particulier (on peut être technocritique de bien des manières). Ils sont traversés par des influences diverses. A ce titre, le non-mouvement qu’a été le Techlash n’est pas moins intéressant à critiquer que les livres qui tombent entre les mains des activistes technocritiques en herbe, les références qu’ils exposent (comme le terroriste Theodore Kaczynski, chez le groupe « Anti tech résistance ». Il me semble un peu vain de chercher la pureté là où il n’y en aura jamais.
622 shaares