sous le coude pour plus tard
Partout où l’IA est utilisée, « la technologie ne fonctionne pas comme prévu et produit des taux d’erreurs élevés et des résultats injustes et discriminatoires ».
Pas d'accord avec tout, mais avec l'essentiel oui.
« Drug companies cannot sell people new medicines without first subjecting their products to rigorous safety checks. Biotech labs cannot release new viruses into the public sphere in order to impress shareholders with their wizardry. Likewise, A.I. systems with the power of GPT-4 and beyond should not be entangled with the lives of billions of people at a pace faster than cultures can safely absorb them. A race to dominate the market should not set the speed of deploying humanity’s most consequential technology. We should move at whatever speed enables us to get this right. »
A suivre !
Le philosophe Eric Sadin met en garde, dans une tribune au « Monde », contre le risque « civilisationnel » de voir s’installer un langage industrialisé, « prenant place et lieu » de la langue humaine.
C'est toujours revigorant de lire Eric Sadin.
La technologie s'abat sur les pauvres... Une série de conférence du Mouton numérique qui donnent un peu la nausée, quand on voit le pire des technologies numériques qu'on met en place méticuleusement... Et pour quoi ? Pour aller chasser les pauvres... Dégueulasse.
Le Techlash est sans doute un objet qui offre peu de prises pour amorcer une « véritable » critique de la technique, si toutefois on partage l’idée que cette critique doit porter sur la technologie en tant que telle. Cela n’a rien d’une évidence. Il s’agit aussi certainement d’une construction médiatique reposant sur un intérêt presque sordide pour les empires qui s’effondrent (scoop : ils ne s’effondrent pas vraiment). Cependant, quelques réflexions me viennent à l’esprit. Il me semble d’une part un peu rapide d’affirmer que le techlash n’a pas agi par contagion, à l’endroit des jeunes ingénieurs qui pour certains, se font plus critique vis-à-vis des entreprises technologiques au sens large, ou des informaticiens ou des designers qui se livrent à des réflexions sur leur métier. Pour ce que j’en sais cependant, ces mouvements n’adhèrent pas à une technocritique en particulier (on peut être technocritique de bien des manières). Ils sont traversés par des influences diverses. A ce titre, le non-mouvement qu’a été le Techlash n’est pas moins intéressant à critiquer que les livres qui tombent entre les mains des activistes technocritiques en herbe, les références qu’ils exposent (comme le terroriste Theodore Kaczynski, chez le groupe « Anti tech résistance ». Il me semble un peu vain de chercher la pureté là où il n’y en aura jamais.
Génial merci Irénée !!
Les géants de la tech, qui paraissaient intouchables, enregistrent depuis le début de l’année des pertes monumentales en Bourse et licencient à tour de bras.
Comment définit-on le progrès ? En quoi ce que l'on appelle "progrès" a fait l'objet d'orientations politiques dont les alertes et les critiques à propos de leurs externalités négatives ont été évincées.
Merci à lui, on boit du petit lait
L’omniprésence des technologies rend plus pertinents que jamais les discours critiques sur la numérisation de nos existences. L’enjeu, crucial, devrait être discuté sereinement défend, dans sa chronique, Alexandre Piquard, journaliste au « Monde ».
Pour sa dernière, "Clic Gauche" fait dans le serein. Pas d'énervement, pas de rage, mais un encouragement à produire un imaginaire radicalement alternatif aux fantasmes techno-industriels et transhumanistes.
A l’été 2020, la petite phrase du Président Macron sur le « modèle Amish » faisait couler beaucoup d’encre. Opposant les partisans du progrès et ceux favorables à un retour à la lampe à huile, cette sortie eut un double effet : susciter une opposition factice entre deux pseudo-groupes distincts dans la société, et caricaturer le mode de vie d’une communauté toute entière. Dans son ouvrage Virtually Amish, Preserving Community at the Internet’s Margins (MIT Press, 2022, non traduit), Lindsay Ems remet les pendules à l’heure. A partir d’une enquête nourrie de nombreux entretiens réalisés avec des Amish, la chercheuse en Media studies à la Butler University examine la manière avec laquelle ceux-ci adoptent, refusent, détournent ou négocient certaines technologies, dans le but de maintenir leurs liens communautaires. Ems rappelle la grande diversité et complexité des choix technologiques effectués par les Amish, à des années lumières de nos préjugés.
Rien à ajouter Thierry, merci pour cette salutaire réaction à un épisode bien partial dans son traitement de la question de départ (ce que les technologies peuvent apporter à l’École). Bien partial par le casting (aucun technocritique dans le panel) et par l’animation, comme tu l’as parfaitement démontré. C’est vraiment déstabilisant quand on écoute régulièrement l’émission « Le meilleur des mondes ». On peine à comprendre la ligne éditoriale tant les épisodes sont inégaux, entre ceux qui sont franchement technocritiques et équilibrés, et ceux (comme celui-ci) qui déroulent le discours classique pro-tech.
Quelques points de désaccord ou de discussion :
« une discussion sur les applications de la réalité virtuelle et du metaverse à l’éducation et la formation, sur laquelle je ne m’appesantis pas tant elle laisse dubitatif l’auditeur que je suis » : pour le coup, je pense qu’il ne faut pas se contenter d’être dubitatif mais beaucoup plus offensif contre le Métavers. Car soyons clairs, c’est ce qui se prépare, à minima dans les futurs investissements publics. Or, jai envie de le dire clairement : pas un euro pour ce projet (hors R&D éventuellement).
« Jean-Yves Hepp a néanmoins tout à fait raison de terminer son intervention en rappelant que les produits destinés à l’éducation doivent être conçus de manière spécifique ». Je suis de moins en moins d’accord avec cette affirmation. Je considère en effet qu’en dehors des logiciels métiers du numérique éducatif (ENT, administratif, notes, emplois du temps, etc.), les élèves devraient découvrir des pratiques émancipatrices du numérique au travers d’environnements numériques grand public. Et pas d’environnements numériques scolaires, « taillés pour eux ». C’est l’erreur de vouloir créer une bulle scolaire protectrice de l’extérieur. Comment (se) préparer au monde réel tout en étant dans cette bulle (Qwant jr vs Qwant est un des meilleurs exemples) ? Si certains services ont un traitement des données problématiques, alors je considère qu’il l’est pour tous, pas seulement pour des mineurs.
Enfin, sur l’écosystème Edtech, tu as bien raison de pointer que l’émission s’est exclusivement concentrée sur l’écosystème privé, oubliant de fait le secteur public… mais aussi le monde associatif ou non marchand, qui regorge pourtant de propositions bien peu financées (litote) : La digitale, l’atelier des chercheurs, La fabpéda, etc.
Merci encore Thierry (et la prochaine fois j’espère que tu seras invité dans ce genre d’émissions) !
Une telle start-up élitiste ne trouverait pas grâce aux yeux des partisans de l’école publique aux Etats-Unis. « Plutôt que des fondations vaniteuses, il faut une taxation des milliardaires pour financer des classes avec moins d’élèves », assume M. Molnar. Et aussi améliorer les conditions de travail des enseignants et les laisser gérer l’éducation personnalisée, énumère Mme Debs. « La philanthropie des milliardaires de la tech ne sera jamais qu’une goutte d’eau par rapport aux 750 milliards de dollars de dépenses publiques annuelles dans l’éducation aux Etats-Unis, souligne-t-elle. M. Bezos devrait appeler à une réforme finançant des maternelles pour tous. » Une telle mesure était incluse dans l’ambitieux plan d’infrastructures présenté par le président américain, Joe Biden, fin 2021. Mais celui-ci n’a finalement pas été voté.
Pour commencer cette émission, une image : les satellites de télécommunications lancés par Elon Musk, qui strient le ciel et perturbent l’observation des planètes pour les astronomes. Une image symbole. Comment les milliardaires de la "tech", Elon Musk, Jeff Bezos ou Mark Zuckerberg, veulent-ils changer et le monde et nos vies, de nos activités numériques jusqu’à la conquête de la planète Mars ? Comment les médias se laissent-ils bercer par ces contes de fée expansionnistes à l’heure de l’urgence climatique ? Comment les fantasmes de ces technomilliardaires pourraient-ils entraîner les structures étatiques par le fond ? C’est le sujet de cette dernière émission d'été, avec Thibault Prévost, notre technocritique maison, auteur des chroniques Clic gauche que vous êtes nombreux et nombreuses à lire et à apprécier, et un invité, Jonathan Bourguignon, entrepreneur dans le numérique mais aussi auteur d'articles critiques sur l'idéologie de la Silicon Valley et auteur du livre "Internet, année zéro" (Divergences, 2021) où il raconte comment la contre-culture californienne a finalement donné naissance aux Gafam.