De nombreux spécialistes des transports doutent de l’efficacité de concentrer les efforts financiers sur le développement des plates-formes. « On se casse les dents sur le sujet depuis des années en France : malgré les plates-formes, le nombre d’usagers par véhicule n’augmente pas et le trafic automobile ne diminue pas », constate Nacima Baron, géographe à l’université Gustave-Eiffel. Selon elle, le changement des habitudes ne repose pas tant sur des services numériques, utilisés pour seulement 4 % des covoiturages du quotidien, que sur des dynamiques sociales.
Flo, Clue, Glow, Natural Cycles : il existe aujourd’hui une multitude d’applications de suivi menstruel. Les nouvelles technologies spécialisées dans la santé gynécologique se targuent volontiers d’œuvrer pour l’émancipation des femmes. Mais leur succès soulève de nombreuses questions éthiques.
« Le technosolutionnisme appartient aux « mythologies écologiques propagées pour que rien ne change », affirme le géographe Renaud Duterme dans Nos mythologies écologiques (Les Liens qui libèrent, 2022), et peut s’apparenter, de ce fait, à une forme de climatoscepticisme. A quoi bon limiter nos consommations si une rupture technologique va bientôt nous sauver ? Tabler sur les véhicules électriques est un bon moyen de ne pas questionner nos mobilités, comme miser sur les robots et les capteurs agricoles évite d’interroger notre modèle d’agriculture, tout en assurant de nouveaux marchés à l’industrie. En dépolitisant les réponses à apporter aux crises, cette quête sans fin est aussi une façon de contourner le débat démocratique sur la façon de les affronter. »
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