Un iPad par collégien ? C’est le pari d’un département pour la rentrée 2022
Notes :
- La tablette, et particulièrement l'iPad, n'est PAS un outil numérique émancipateur. Voir mon article sur Apple et la convivialité par ex. En plus ici il sera encore davantage bridé (sic) : « Impossibilité de l’allumer après 20 heures, impossibilité de télécharger des applications, impossibilité d’accéder à la plupart des sites…». Misère...
- D'ailleurs, aucun des "usages" déclinés comme exemples dans l'article ne sont d'ordre émancipateurs. On est de l'ordre administratif (voir ses notes), de la consommation (Regarder du contenu multimédia), de l'usage basique (Projeter au tableau un devoir). L'École peut et doit faire mieux que ça. Cf mon article Éduquer au numérique d’accord. Mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment – Partie 2 : l’enseignement scolaire
- "Selon plusieurs études, l’utilisation d’outils numériques dans un cadre scolaire améliore les résultats des élèves". Ici les études citées sont celles... d'Apple. LOL. Plus sérieusement, relire André Tricot et Justin Reich.
- Sur la capacité des équipements à réduire la ou les fractures numériques, il faut également revenir aux récents travaux en la matière, qui démontrent que les fractures numériques d'aujourd'hui, s'il faut les appeler ainsi (ce sont surtout des fractures sociales, linguistiques, scolaires, économiques), sont de l'ordre des usages, très peu de l'équipement. Croire qu'on va résoudre le problème avec des tablettes est à côté de la plaque. Un dernier lien, ma tribune de 2020 (déjà) : « Le solutionnisme numérique ne sauvera pas l’école ».
- On en parle de l'impact environnemental et humain de tout ça ? Ah bah non. Pourtant Ludovia cette année c'était sobriété et éthique...
- AH et aussi : une tablette par collégien, la Corrèze l'a tenté il y a longtemps (coucou François Hollande), ça n'a pas trop marché…
affordance.info: Et si on enseignait VRAIMENT le numérique ?
Enseigner l'activité de publication et en faire le pivot de l'apprentissage de l'ensemble des savoirs et des connaissances. Avec la même importance et le même soin que l'on prend, dès le cours préparatoire, à enseigner la lecture et l'écriture. Apprendre à renseigner et à documenter l’activité de publication dans son contexte, dans différents environnements. Comprendre enfin que l'impossibilité de maîtriser un "savoir publier", sera demain un obstacle et une inégalité aussi clivante que l'est aujourd'hui celle de la non-maîtrise de la lecture et de l'écriture, un nouvel analphabétisme numérique hélas déjà observable. Cet enjeu est essentiel pour que chaque individu puisse trouver sa place dans le monde mouvant du numérique, mais il concerne également notre devenir collectif, car comme le rappelait Bernard Stiegler : "la démocratie est toujours liée à un processus de publication – c’est à dire de rendu public – qui rend possible un espace public : alphabet, imprimerie, audiovisuel, numérique."
Sobriété, drôle d’expression !!! Surtout quand on parle de numérique éducatif.
Pas d'accord avec tout, notamment l'introduction et le focus sur la définition (le terme « sobriété » est polysémique alors pourquoi s'attarder sur l'un d'entre eux ?) mais d'accord avec le propos général et la conclusion. En effet, on a du mal à voir comment la seule « sobriété » numérique, à l'image des éco-gestes, pourra changer quoi que ce soit de la situation économique actuelle où le numérique s'impose dans la société.
Clairement, il semble que la part la plus importante de la sobriété numérique soit demandée aux utilisateurs (ne pas renouveler ses smartphones, couper le wifi - sic -, ne pas acheter une trop grosse télé), là où c'est du côté de l'industrie du numérique de l'être. Et donc, clairement, il faudra lui forcer la main, et ça, c'est politique, c'est collectif.
Des clés pour apprendre dehors. – Fabrique des Communs Pédagogiques
En 2021-2022, dans le cadre de son plan de formation continue des enseignants, l’Académie de Lyon a proposé un module de six heures pour les initier et les accompagner à la pratique de la classe dehors. Plus de 200 participants ont suivi cette formation, qui sera reconduite lors de la prochaine année scolaire. À l’origine de cette initiative, Yvette Lathuilière, conseillère pédagogique départementale en éducation au développement durable, raconte ici la genèse et souligne les enjeux liés au développement de la classe dehors.
Prenez date : air2022, le lundi 7 novembre de 14 h à 18 h à la CNIL et sur les réseaux sociaux
En rassemblant des expertises terrain, politiques et scientifiques, l’évènement air2022 propose une réflexion prospective pour appréhender la question du développement du numérique dans l’éducation et ses conséquences éthiques sur l’évolution du modèle éducatif français.
Le programme et les intervenants seront communiqués à partir de septembre sur le site de la CNIL.
Vous avez dit éducation à la sobriété numérique ? Nipédu S9E10 est de sortie, à écouter absolument ! - Ludomag
Entre complexe écologeek, économies de mégaoctets et zone Amish, un sujet vertigineux avec lequel on n’en a pas fini.
Petit clin d’oeil à l’édition #19, comprenez 19ème édition de LUDOVIA, qui aura lieu du 22 au 25 août prochain à Ax-les-Thermes et dont le thème est justement « Éthique et sobriété numérique en éducation« .
Comment de futurs enseignants conçoivent le numérique : le projet Ambassadeurs du numérique de l’académie de Paris
"Notre article porte sur le projet Ambassadeurs du numérique à Paris, qui fait partie de Humane (« Humanités numériques, entre recherche et éducation »), l’un des groupes thématiques numériques (GTnum) financés par le ministère de l’Éducation nationale. Ce dispositif consiste, pour des étudiants en deuxième année du master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF), à renforcer leur formation au numérique, par le numérique, et à développer des pratiques raisonnées dans leurs classes. La mise en œuvre d’ateliers avec ces étudiants nous a permis d’analyser la façon dont ils s’emparent du numérique et de mener une réflexion sur la place du numérique dans la construction de leur identité professionnelle en développement."
Parcoursup : une génération "en attente" via Nos Services publics
En 2017, le ministère de l’enseignement supérieur remettait à plat le système d’affectation vers l’enseignement supérieur « Admission Post Bac » (ou « APB »), en partie pour répondre à l’émotion suscitée par l’organisation de tirages au sort pour 0,5 % des élèves de lycée dans une poignée de filières en tension et aux critiques sur son manque de transparence.
Philippe Meirieu : Redonner leur sens aux métiers de l’éducation
Votre nomination est, à mes yeux, comme aux yeux de beaucoup, une belle surprise. Votre travail universitaire, vos engagements, vos prises de position sont, en effet, le gage d’un renouvellement important à la tête de l’Éducation nationale. Vous avez travaillé sur les discriminations et sur l’émancipation ; vous avez eu, à de nombreuses reprises, des paroles justes, sans concession et apaisantes à la fois, sur des questions de société essentielles ; vous incarnez la lutte pour l’égalité des droits dans ce qu’elle a de plus fondamental pour notre avenir… Ce sont là, pour les enseignantes et enseignants, comme pour tous les personnels de l’Éducation nationale et de l’Éducation populaire, des signes forts qui nous font espérer un vrai renouveau.