Pour simplifier, on définit généralement les communs par ces 3 points :
une ressource,
une communauté,
et des règles fixées par cette communauté (une gouvernance).
Comment sortir d’un modèle de consommation et de production intoxiqué par le capitalisme financier et réinventer l’État social abîmé par l’État néolibéral ? Création de monnaies locales, épiceries coopératives, parcs éoliens citoyens… Hervé Defalvard analyse ces changements de pratiques quotidiennes comme autant de réponses face à la crise du sens et crise de nos relations aux vivants. Encore fragmentées mais véhiculant un nouveau mode de vie, ces alternatives permettent d’entrevoir une société du commun.
Translocale, la société du commun dessine des liens entre les territoires, à différentes échelles, pour une gouvernance collective et polycentrique des biens communs. C’est pourquoi une large place est faite dans ce livre aux initiatives locales et aux acteurs qui construisent, sur les territoires, des solidarités relatives à l’emploi, l’habitat, la santé, la culture, pour une société inclusive et durable.
Intéressante intervention d'Henri Verdier avec un angle de vue des communs, de la souverainté numérique européenne, la vie privée, etc.
Morceaux choisis :
« Ce que nous sommes en train de travailler là, et ça va se faire concrètement, puisque tu veux des mots concrets, ça va aboutir par une fondation européenne au bénéfice des communs numériques, c’est de dire que la seule réponse à la domination des grands monopoles, la seule réponse à la capture à nouveau d’Internet par des États, ça n’est pas forcément de fabriquer des monopoles européens. Il ne faut pas forcément opposer un Google européen à Google, un Facebook européen à Facebook. On peut aussi rêver d’un monde où il n’y aura pas de monopoles, où il n’y aura pas de capture, où il n’y aura pas d’emprisonnement des gens. Et, pour ça, il faut juste des politiques publiques à tous les niveaux, plus engagées avec les communs, et je dis bien avec les communs. C’est-à-dire qu’il faut à la fois apprendre à contribuer nous-mêmes, à s’en servir réellement. »
=> Vous avez parlé d'éducation émancipatrice au numérique ?
« Quelle est la seule différence entre un monde de consommation pure et un monde d’ouverture, d’engagement, de coopération réelle ? Pour de l’ouverture, de l’engagement, de la coopération réelle, il faut des gens qui sachent de ce dont ils parlent ; il faut des gens à la fois concernés et compétents. »
Echapper à l’emprise des Etats ou des entreprises sur les données est possible, tous les outils existent pour cela, détaillent les deux informaticiens.
Depuis ses débuts, Internet est l’objet d’une construction collective par des acteurs qui revendiquent son ouverture. Pour ces tenants des « communs numériques », le cadre juridique et les régulations d'internet sont insuffisantes et ne permettent pas de garantir « un Internet diversifié, non monopolistique et non privatisé ». Ils alertent l'Union Européenne : « Nous ne pouvons pas accepter de définir l'espace numérique comme un lieu où seules les dynamiques du capital et de la privatisation règnent ».