Via Thierry Joffredo :)
Obtenu en exclusivité par NextInpact, un sondage de Research Collective pour la Fondation Panoptykon montre que les citoyens français souhaitent que la législation européenne leur garantisse la transparence et l'explicabilité des modèles algorithmiques qui les touchent. Les répondants demandent par ailleurs des outils leur permettant de porter plainte s'ils estiment être discriminés.
Parce qu’il est un outil idéologique au service de la transformation du système scolaire, Parcoursup ne va pas disparaître demain. Au contraire. S’il est amendé et corrigé (et il n’a cessé de l’être depuis l’origine, car c’est bien un outil de pilotage qui s’adapte en continue pour poursuivre son œuvre, à savoir accélérer la sélection partout), c’est d’abord pour prolonger et renforcer ses effets plus que les atténuer. Une politique élitiste ne se répare pas. Elle nécessite de s’y opposer
TémoignagesInterroger les élèves de terminale sur leurs choix à quelques jours du début de la saisie, le 18 janvier, c’est se heurter à une somme d’angoisses : la crainte de l’échec, la pression de choisir sa voie, sans toujours maîtriser les clés.
Excellent dossier !!!
Super article merci 810 !
"Voici la présentation et le verbatim donnée à la conférence On est la Tech organisée par ce collectif militant, le 15 décembre 2022. Le verbatim est certainement plus complet ici qu’il ne le sera/ n’a été sur scène. Quant aux slides, elles sont aussi moches ici que là-bas ;). "
Merci Hubert !!
Dans les débats politiques au sujet du Web et du numérique en général, on parle souvent d’« algorithmes ». Il n’est peut-être pas inutile de revenir sur ce qu’est un algorithme et sur ce qu’il n’est pas. Si vous êtes informaticien·ne, vous savez déjà tout cela, mais, si ce n’est pas le cas, vous apprendrez peut-être ici une chose ou deux.
« Un algorithme est une suite de décisions. Un algorithme, c’est un ensemble d’étapes qu’on va suivre pour un certain but. Choisir le but est déjà une décision. (Quel est le but des algorithmes de recommandation de YouTube ? Probablement de vous faire rester le plus longtemps possible, pour que vous avaliez davantage de publicité.) Mais choisir les étapes est aussi une décision. Rien dans le monde numérique ne se fait tout seul : des personnes ont décidé de l’algorithme. Que les recommandations de YouTube soient issues d’un humain qui vous observerait et déciderait, ou d’un programme automatique, dans les deux cas, c’est la décision de YouTube. Et il y a donc bien « éditorialisation ». YouTube n’est pas neutre. Même chose évidemment pour le moteur de recherche de la même entreprise, Google. Il classe les résultats en fonction de ce que Google a décidé, lors de l’écriture du programme. (Notez que c’est bien ce qu’on demande à un moteur de recherche : s’il trouvait 10 000 résultats et ne les classait pas, on serait bien ennuyé·e.) »
« Le premier point important de cet article était qu’un algorithme, c’est une série de décisions (et la déclaration de Wojcicki au début, lorsqu’elle essaie de diminuer la responsabilité de YouTube, est donc ridicule). Un algorithme n’est pas un phénomène naturel mais la formalisation de décisions prises par des humains. Le fait qu’il soit programmé, puis exécuté par un ordinateur, n’exonère donc pas ces humains de leurs choix. (Et, je me répète, demander que les décisions soient prises « par des humains et pas par des algorithmes » n’a guère de sens : ce sont toujours des humains qui ont décidé, même quand leur décision passe via un algorithme.) »
« Bref, chaque fois que vous entendrez quelqu’un éluder sa responsabilité en se cachant derrière « c’est l’algorithme », rappelez-lui qu’un algorithme, c’est un ensemble de décisions prises par des humains, et que ces humains sont responsables de ces décisions. »
Les réseaux en ligne et les plates-formes de streaming sont devenus très présents dans notre vie quotidienne. La plupart d’entre nous les utilisent pour acheter des produits, pour s’informer, pour écouter de la musique, regarder des films… et ce de manière massive. Songez que chaque année, plus de 20 millions de produits sont achetés via la plate-forme Amazon, que près de 500 millions de messages sont relayés quotidiennement sur Twitter, qu’environ 3 milliards d’individus s’informent via Facebook et que plus de 5 milliards de vidéos sont visionnées chaque jour…
Ces chiffres peuvent donner le vertige mais ils révèlent surtout la quantité de données que les plates-formes ont à gérer au quotidien. C’est pourquoi celles-ci ont mis au point des algorithmes dits « de recommandation » dont le but est d’organiser ces contenus et d’en filtrer un très grand nombre afin de n’en proposer que quelques-uns à chaque internaute, en fonction bien sûr de son goût et de ses habitudes.
Si les systèmes de recommandation ont ainsi proliféré ces vingt dernières années, les algorithmes sur lesquels ils reposent ont commencé récemment à faire face à des critiques, plus ou moins virulentes, sur leurs effets indirects. Ils sont ainsi régulièrement mis en cause dans l’apparition de phénomènes d’enfermement sur les réseaux sociaux et la propagation de fausses informations.
Dans le dernier rapport annuel d’Inria, son PDG, Bruno Sportisse, explique comment l’institut entend jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la recherche. Il tient à sa place de phare et a noué plusieurs partenariats avec des universités. On commence par l’IA, la régulation des algorithmes et la santé, puis nous reviendrons dans un second temps sur les objets connectés et la cybersécurité ; car Inria touche à tout.
Facebook (désormais Meta) va - encore - changer d'algorithme. Ou plus exactement Facebook va (encore) changer la présentation et l'affectation que ce que nous y voyons. De ce qu'il nous laisse voir et entrevoir.
Il y a de cela quelques courtes années (2018), il opérait un changement présenté comme radical en annonçant vouloir davantage mettre en avant les contenus issus des publications de nos amis ainsi que de la dimension "locale" (ce qui se passe près de là où nous sommes géo-localisés). En France nous étions alors en plein mouvement des Gilets Jaunes et j'avais surnommé ce changement "l'algorithme des pauvres gens". Il fait aujourd'hui exactement ... l'inverse.
Le 21 Juillet 2022 exactement, "Mark Méta Facebook Zuckerberg" annonce officiellement le déploiement d'une nouvelle version dans laquelle les publication de nos amis seront rassemblées dans un onglet qui ne sera plus celui de la consultation principale, laquelle sera toute entière trustée par les recommandations algorithmiques de contenus (notamment vidéos) n'ayant plus rien à voir avec nos cercles de socialisation hors le fait qu'ils y soient également exposés. C'est la "TikTokisation" de Facebook.
En 2017, le ministère de l’enseignement supérieur remettait à plat le système d’affectation vers l’enseignement supérieur « Admission Post Bac » (ou « APB »), en partie pour répondre à l’émotion suscitée par l’organisation de tirages au sort pour 0,5 % des élèves de lycée dans une poignée de filières en tension et aux critiques sur son manque de transparence.
La série française Drôle a été annulée par Netflix à peine 4 semaines après sa mise en ligne. La décision n’a rien d’une exception : la plateforme de vidéo à la demande par abonnement a une théorie pour savoir sir une production va fonctionner sur le long terme ou non. Au grand dam de la prise de risque et de la créativité.
« Netflix a une philosophie : la manière dont une série se comporte le premier mois, au cours de sa première saison, est le meilleur indicateur pour savoir comment elle se comportera pour toujours.»
Le fantasque patron de Tesla, qui produit des voitures électriques, et de SpaceX, qui envoie des astronautes dans la station spatiale ISS pour à terme coloniser Mars, a beaucoup de projets pour Twitter. Ceux-ci font passer au second plan médiatique la réalité des réseaux sociaux : leurs algorithmes façonnent notre réalité, nos comportements, le tout sans aucun contrôle démocratique.