C’est une réalité rappelée par Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique : « Si chaque individu se dote d’un casque de réalité virtuelle, c’est comme si l’on multipliait par deux le nombre de smartphones dans le monde. ». Pourtant, l’argument climatique et l’impact écologique du développement du métavers, n’est pas ce qui semble aujourd'hui remettre en cause son avènement. Des raisons externes sont invoquées : de trop nombreux bugs, des instabilités de performance, qui n’ont pas suscité au sein même de Meta l’adhésion des employés. Ces derniers étaient pourtant invités à se saisir des promesses et possibilités offertes par Horizon Worlds (le métavers de Meta).. Si d’autres acteurs sont positionnés sur le développement des technologies immersives, peu évoquent dès la conception de leurs univers, le lancement d’une réflexion sur le coût énergétique de telles innovations.
Ouaip, on pourrait en faire des choses utiles avec 800 milliards. Comme stopper la fin dans le monde ou enrayer la catastrophe environnementale en cours.
C'est obscène.
"The Metaverse isn’t being built to revolutionize remote working. It's being built because they need to believe they can build heaven."
La valeur boursière du groupe Meta, qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp, a été divisée par plus de trois en un an. En cause notamment, les coûts de développement abyssaux du métavers qui déroutent les marchés.
lol...
À un moment on se demandera (j'espère) comment tant d'intelligence, d'énergie et d'argent a pu être consommé pour ce délire débile...
Le métavers n’existe encore qu’à l’état de projet, et pourtant, il occupe déjà une place considérable dans la sphère médiatique. On en fait l’éloge dans les discours officiels, les reportages télévisés, les colonnes des journaux. D’autres voix mettent en garde contre ses périls, quitte à citer des ouvrages critiques pour se donner un vernis subversif. Mais on débat du dispositif comme s’il était déjà là, sans jamais poser le problème de son existence.
Pour justifier leur enthousiasme, les partisans du métavers nous promettent des communications plus intenses, un lien social renforcé, des simulations permettant un apprentissage ludique, une créativité sans limite, etc. Internet permet déjà le télétravail et les visioconférences ; les jeux vidéo, un dépaysement virtuel. Le métavers se propose de combiner les deux. Au sein du simulacre, la plus ennuyeuse des réunions se donnera des airs de jeu.
TRIBUNE. Alors qu’un engouement pour le Métavers se développe chez de multiples acteurs économiques, des développeurs et développeuses de jeux vidéo appellent à la responsabilité des parties prenantes au regard de la crise environnementale en cours.
Très intéressante émission du nouvel esprit public.
Des cas d’agression sexuelle dans les mondes en réalité virtuelle soulèvent la question de la modération des métavers. Si certains existent depuis longtemps, notamment dans les jeux vidéo, ils n’ont pas pour autant de solution simple.
La modération est, depuis longtemps, une épine dans le pied des grandes entreprises du Web, accusées de ne pas assez investir pour la sécurité des internautes, et d’avoir conçu des plates-formes impossibles à contrôler. Les métavers, parfois décrits comme notre futur en ligne, pourraient-ils être l’occasion de faire les choses correctement, dès le commencement ? Ou, au contraire, est-on déjà en train de reproduire les erreurs du passé ? « La modération est souvent utilisée comme un pansement pour régler les problèmes structurels des plates-formes, regrette Katherine Cross. On doit construire des métavers qui prennent en compte les abus potentiels dès la première ligne de code. Mais, pour des grosses entreprises comme Meta, malheureusement, la modération restera probablement un sujet auquel on réfléchira après coup. Comme cela a toujours été. »